Photos : La Canne à Sucre à l'île de la Réunion. |
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Histoire. Le 9 juillet 1810 , les troupes britanniques, victorieuses des guerres de l'Empire, s'emparèrent de la Réunion, l'île ne revient dans le giron français que cinq années plus tard. l'un des apports de la domination britannique fut l'introduction de la canne à sucre, qui ne tarda pas à supplanter les cultures vivrières. |
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Au XIXe siècle la richesse et l'économie de la Réunion dépendent de la production de la canne à sucre. La colonie vit entre 1850 et 1860, une des époques les plus fastes de son histoire. Très vite on s'est rendu compte que l'exploitation des roseaux et l'extraction de la sève sucrée nécessitaient des moyens techniques que les petits planteurs n'étaient pas en moyen de s'offrir. On a assisté à un processus de concentration, les plus petits propriétaires abandonnant leurs moulins artisanaux pour porter leur production à l'usine des propriétaires voisins plus nantis. L'abolition de l'esclavage et les difficultés économiques qui y sont directement liées ne feront qu'accentuer cette tendance. En 1860 on compte, dans la colonie, cent vingt sucreries. |
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A partir de 1860, la Réunion va passer d'une extraordinaire euphorie à un moins extraordinaire marasme financier. En effet 1859 marque la première baisse des prix du sucre. Cette chute est due au développement de l'industrie betteravière, la betterave à sucre en France, combinées à l'ouverture du canal de Suez qui court-circuitait l'itinéraire du cap de Bonne-Espérance. |
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Aujourd'hui. Il reste deux usines sucrières sur l'île, l'usine de Bois Rouge et l'usine du Gol, l'agriculture réunionnaise repose essentiellement sur la canne à sucre, celle-ci couvre environ 25 600 ha, soit 50 % des terres cultivables. La production annuelle s'élève à environ 200 000 tonnes. La canne à sucre est récoltée, par les coupeurs de canne, souvent à la main à l'aide du sabre, elle est livrée, par les tracteurs qui remplacent les " charret'buf" sur les centres de réception de l'île, où elle est chargée par des semi-remorques appelés " cachalots " pour être acheminée vers la sucrerie. |
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Préparation Arrivée à l'usine, la canne est défibrée par le shredder. Broyage La canne est broyée dans des moulins à rouleaux qui permettent de recueillir le jus (ou vesou) . La fibre restante appelée bagasse, contient encore 55% d'eau et 1% de sucre, elle est envoyée à la centrale thermique pour produire de l'énergie, vapeur pour la sucrerie et électricité pour EDF Épuration Après avoir été tamisé, le jus est mélangé à du lait de chaux et chauffé à 105° C, ce qui a pour effet de coaguler les matières en suspension indésirables et de les faire se déposer. |
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Filtration Les boues qui contiennent encore du sucre sont filtrées et séchées, on les appelle les écumes, elles sont récupérées par les agriculteurs et servent d'engrais. Évaporation Le jus clair est concentré progressivement avec la vapeur provenant de la centrale thermique et perd la majeure partie de son eau, à l'issue de cette opération réalisée en 5 étapes, on obtient le sirop. Cristallisation La cristallisation ou cuisson a pour but de produire les cristaux de sucre. Pour déclencher la cristallisation, on introduit des grains de sucre très petits 10 microns, c'est l'ensemencement. Puis on fait grossir ces cristaux dans les cuites, on obtient alors la masse-cuite, mélange de grains et de sirop ou liqueur. Cette masse-cuite sera refroidie lentement, puis centrifugée pour séparer les cristaux. La liqueur restante, qui contient encore du sucre, sera re-cristallisée jusqu'à ce que le sucre contenu ne soit plus récupérable. La liqueur finale, appelée mélasse, sera distillée pour la fabrication du rhum. Séchage Le sucre encore humide est séché et refroidi. Puis il est acheminé vers l'unité de conditionnement. |
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La canne à sucre à la Réunion La filière canne-sucre représente la première source de revenus à l'exportation après le tourisme. Elle est aussi la première industrie agro-alimentaire de l'île. Elle occupe 55% des surfaces agricoles et participe au revenu de plus de 15 000 familles. Aujourd'hui un hectare produit en moyenne 8 tonnes de sucres. Gràce aux centrales thermiques bagasse-charbon, 45% des besoins en électricité sont couverts par la canne. |
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